« Quand on dit : « Ben Arfa joue comme dans la cour d’école », cela signifie qu’il maîtrise le marquage-démarquage. C’est simple. Les enfants de 10 ans le savent déjà. Le souci, c’est que certains joueurs, parce qu’ils sont rapides ou plus costauds, en oublient d’être intelligents. (…) La première qualité d’un joueur, c’est d’être réfléchi. Il est impossible de jouer avec des joueurs peu brillants. » Cette citation tirée de Football à la Française de Thibaud Leplat, illustre bien la démarche d’un entraîneur atypique dans le monde du football français. Sa carrière au plus haut niveau, bien que brève, a toujours été marquée par le désir de collaborer avec des personnes intelligentes, que ce soient des joueurs, des membres du staff ou des dirigeants. Pour honorer sa pensée innovante et son travail accompli, Beautyfootball souhaite revenir sur son parcours avec la Real Sociedad. Comment a-t-il réussi à transformer une équipe en péril de relégation en compétitrice de la prestigieuse Ligue des Champions ?
Note au lecteur
Étant donné que cette analyse porte sur des matchs anciens, la qualité des vidéos et des images sélectionnées peut ne pas toujours être optimale. Merci pour votre compréhension. Nous tenons à exprimer notre gratitude envers footballia.net (et YouTube ici) pour leur soutien. De plus, cette étude repose sur la lecture de plusieurs ouvrages et articles que nous citerons en fin d’article.
La pensée de Raynald Denoueix : ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
Décrypter les idées et la méthode de Raynald Denoueix est une vraie ressource pour tout éducateur. Son analyse des rôles du joueur, de l’éducateur et du président offre une référence solide pour quiconque désire observer ou s’investir dans ce sport passionnant. Cependant, les amateurs de football protagoniste, et en particulier ceux qui croient en l’esthétique de ce sport, pourraient être mal à l’aise face à son discours. Pour lui, football rime avant tout avec compétition, et gagner est la priorité absolue. L’aspect spectaculaire n’est pas inclus dans sa définition du sport, rendant ainsi le « beau » subjectif.
En effet, un vrai changement apparaît dans sa vision, loin d’un Allegri ou d’un entraîneur français souvent perçu comme « pragmatique ». Sa perspective du football reste avant-gardiste, la percevant comme un tout global, où rien ne peut être dissocié. Pour lui, chaque phase de jeu s’entrelace ; bien défendre, c’est bien attaquer. « Bien jouer », selon Denoueix, se traduit par la quête d’une organisation optimale visant à gagner.
Construction de l’équipe et management du groupe
Raynald Denoueix avait un véritable talent pour instaurer la confiance chez ses joueurs et son équipe. Son caractère fort et son respect des autres étaient au cœur de sa philosophie. Arrivé à la Real Sociedad sans connaissance de l’espagnol, il a su collaborer efficacement avec son staff, notamment avec le préparateur physique et son adjoint. Ils ont travaillé en harmonie, même sans avoir une relation préalable. Sa capacité à analyser les forces de chaque joueur a formé une équipe cohérente.
Denoueix préférait un système 4-4-2, exploitant les talents de Karpin et De Pedro comme milieux excentrés. La défense centrale, tout en puissance, était cruciale dans les moments clés. Bien que son équipe ait subi des difficultés, sa méthode a su révéler tous les talents de l’effectif. Des joueurs comme De Pedro ont vu leur performance fluctuer, illustrant l’impact de la pression de la Ligue des Champions.
Les fondamentaux de l’entraînement selon Denoueix
Denoueix favorisait les sessions d’entraînement centrées sur le ballon, plaçant les joueurs face à diverses situations de jeu. Il privilégiait les actions combinées et la mobilité, cherchant souvent à établir des jeux en profondeur, notamment grâce à la rapidité de Nihat. Ses séances alternaient entre pratiques avec opposition et exercices analytiques.
La Real en phase offensive : l’expression d’un langage commun
La méthode de Denoueix s’exprimait particulièrement lors des matchs par la capacité des joueurs à collaborer efficacement dans toutes les phases de jeu. Par exemple, la phase de relance était conçue pour éviter de rendre le ballon à l’adversaire par une précipitation non réfléchie. Xabi Alonso, en particulier, se démarquait comme un élément clé, capable de transformer un simple dégagement en une attaque prometteuse.
La complémentarité des attaquants, Nihat et Kovacevic, était une force majeure de l’équipe, leur permettant d’exploiter des espaces et de débloquer des situations adverses.
Solidarité et simplicité : deux ingrédients pour maîtriser la phase défensive
Denoueix a clairement exposé ses principes de défense en zone, privilégiant le travail collectif et la couverture des espaces plutôt que le marquage individuel. Cela permettait aux joueurs d’anticiper les mouvements adverses et de mieux gérer les situations critiques. Grâce à une défense solide, son équipe a souvent su récupérer le ballon pour initier des contre-attaques rapides.
Conclusion
L’analyse de Raynald Denoueix à la Real Sociedad nous enseigne que la beauté du football ne réside pas uniquement dans son aspect spectaculaire, mais dans la capacité d’une équipe à réagir collectivement et intelligemment face à l’adversité. Bien jouer, c’est permettre aux joueurs de s’exprimer et de résoudre les problèmes posés par l’opposition, tout en exploitant les forces de chacun. En fin de compte, la réussite découle d’une telle synergie.
Pour aller plus loin
Entretien passionnant des collègues de Furia Liga.
Football à la Française – Thibaud Leplat.
Football et formation : une certaine idée du jeu – Thierry Guillou.
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Quand j’ai un moment, j’écris tranquillement mes impressions et mes petites analyses.
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