Une épopée au service du beau jeu
En août 2004, lors des Jeux Olympiques d’Athènes, l’Argentine de Bielsa transcende le football pour toucher les cimes de la gloire avec une médaille d’or. Bien que ses adversaires n’étaient pas tous à la hauteur, cette sélection, fruit d’un travail commencé en 1998, démontre peut-être le football le plus accompli de son histoire. Dans cet « opéra des pauvres » qu’est le football selon Jorge Valdano, cette Argentine éclaire le monde malgré les échecs de 2002 et de la finale de la Copa America en 2004. Les JO d’Athènes représentent pour Bielsa la réalisation de sa quête irrépressible de jouer un football esthétique tout en remportant des titres.
Composition et animation
Note au lecteur : Étant donné que nous analysons des matchs d’une époque révolue, la qualité des vidéos et des images peut varier. Votre indulgence est donc appréciée.
La phase offensive : un mouvement incessant pour des combinaisons variées
Cette équipe est habitée par une passion inextinguible. Après avoir perdu la finale de la Copa America contre le Brésil le 25 juillet, Bielsa ne se laisse pas abattre. Il sélectionne un groupe de 18 joueurs, dont 3 peuvent avoir plus de 23 ans (Heinze, Ayala et Kily Gonzalez) conformément aux règles du CIO. Ce groupe, qui a connu la douleur de la finale perdue, est déterminé à balayer la Serbie-Monténégro lors de leur premier match olympique. Un score de 6-0 démontre leur résilience et leur concentration sur les Jeux Olympiques.
« Le football est mouvement et déplacement. Il n’est pas acceptable qu’un joueur reste immobile sur le terrain », déclare Bielsa, une philosophie qui résume son approche. Peu importe l’âge ou le nombre de matchs joués, ses joueurs doivent courir incessamment pour démontrer leur supériorité physique. Ce jeu est minutieusement préparé, de la première relance à la finition, avec des séquences parfaitement répétées au fil des ans.
Bielsa est une encyclopédie du football. Il adopte souvent un schéma original, le 3-3-3-1, où chaque joueur a un rôle précis, créant ainsi une harmonie sur le terrain. Le gardien, German Lux, relance majoritairement court, utilisant la largeur du terrain avec ses trois défenseurs. Ces derniers, en jouant de manière créative, permettent de créer des décalages et trompent l’adversaire avec leur mobilité.
Les circuits de passes favorisent la création d’espaces. Mascherano, tantôt leurre, tantôt passeur, joue un rôle clé dans la construction des jeux offensifs avec des remises à ses coéquipiers, notamment Tevez qui est souvent à la conclusion d’actions grâce à sa mobilité.
La phase défensive : étouffer l’adversaire
« Je regarde des vidéos pour attaquer, pas pour défendre. Mon travail défensif consiste à faire courir tout le monde », indique Bielsa. Le premier principe de sa défense est que chaque joueur, sans exception, doit s’investir dans le pressing. Si l’équipe s’applique à défendre en bloc, elle a plus de chances de récupérer le ballon rapidement.
Marcelo Bielsa insiste sur l’agressivité face au porteur de balle, un principe souvent mis en avant par les équipes modernes. Chaque joueur est responsable de son marquage individuel, et cette pression se fait sentir à tous les niveaux du jeu.
Avec cette philosophie unique, Bielsa a réussi à faire de son équipe une redoutable machine à jouer, transformant chaque match en une véritable œuvre d’art.
Conclusion
Les JO d’Athènes sont une libération pour Marcelo Bielsa : il récolte enfin les fruits de ses efforts avec une médaille d’or pour l’Argentine. Cette victoire, obtenue avec une équipe jeune mais éreintée, prouve que le beau jeu peut rimer avec réussite. Deux semaines après, il démissionne, affirmant que les véritables apprentissages viennent plus souvent des échecs que des succès. La quête de Bielsa pour l’excellence continue, inextinguible.
Bilan :
Les forces incluent un entraîneur visionnaire, une équipe soudée, un engagement physique remarquable et une qualité technique exemplaire. Cependant, des faiblesses comme un gardien moyen et un ensemble parfois étiré existent, mais l’Argentine de Bielsa restera dans les annales comme une équipe inoubliable.

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