C’est un football qui prend l’initiative, impose son idée au match et refuse de subir. Le coach protagoniste veut façonner le scénario plutôt que le lire. Cela passe par :
Domination par le ballon (positional play, circuits de passes, occupation rationnelle des zones)
Domination sans le ballon (pressing haut, récupération rapide, transitions explosives)
Intensité émotionnelle : spectacle, audace, prise de risque calculée
Responsabilisation du joueur : compréhension du jeu, lecture contextuelle, permutations libres
Les Grands Principes Communs
1. Sortie De Balle Structurée (3+2 ou 2+3)
Que ce soit Guardiola, De Zerbi, Arteta ou même des coachs de clubs plus modestes (Iraola, Still, Italiano), la première idée est d’attirer pour dépasser. Modèles courants :
3+2 : trois défenseurs + deux milieux pour fixer la première ligne adverse
2+3 : plus risqué, mais idéal pour créer des supériorités au cœur du jeu Le but : forcer l’adversaire à se découvrir pour ensuite briser une ligne.
2. Occupation Rationnelle Des Couloirs Intérieurs
Le cœur du jeu est fondamental. On retrouve :
Un numéro 6 créateur (Rodri, Lobotka, Vermeeren…)
Deux intérieurs à haute mobilité
Des ailiers très larges pour étirer
L’équipe contrôle le tempo, prépare la supériorité dans le dernier tiers et enferme l’adversaire dans des dilemmes.
3. Pressing Haut Et Contre-Pressing
Tous les coachs protagonistes partagent la même obsession : ne pas laisser respirer. Modèles récurrents :
Bloc haut compact
Déclencheur clair (passe latérale, orientation du corps du porteur…)
Chasse coordonnée pour récupérer dans les 5 secondes
C’est le football de Klopp, Iraola, Gasperini, Bielsa… et de plus en plus d’équipes moins médiatisées.
4. Transitions Ultra-Dirigées
Au-delà du pressing, ces entraîneurs veulent transformer la perte en opportunité d’attaque :
Repli court
Orientation immédiate vers l’avant
Appuis-frappes rapides pour surprendre un bloc désorganisé
5. Libertés Individuelles Dans Un Cadre
Le football protagoniste n’est pas uniquement rigoureux. C’est un cadre avec zones d’expression. L’idée : « Je te donne la structure, tu donnes la création ». D’où l’émotion : les différences individuelles sont encouragées, pas bridées.
Les Coachs qui incarnent ce Football protagoniste
Les “Établis”
Pep Guardiola – L’architecte du positional play moderne
Jürgen Klopp – L’intensité verticale et émotionnelle
Gian Piero Gasperini – L’homme des marquages individuels intelligents
Xabi Alonso – L’organisation fluide et contrôlée
Roberto De Zerbi – Le maître de la manipulation de pressings
Les “Constructeurs”
Des coachs qui, même sans budget élite, imposent une identité forte :
Michel (Girona) – Jeu combinatif, largeur, imprévisibilité
Will Still – Pressing ambitieux, audace dans les sorties de balle
Francesco Farioli – Structure propre, possession dirigée, progression posée
Paulo Fonseca – Fluidité horizontale, pressing méthodique
Igor Tudor – Intensité, blocs agressifs, couloirs explosifs
Ce sont souvent les plus courageux, car ils osent imposer une idée là où il serait plus simple de subir.
L’Idée Fondamentale : Donner De L’Émotion
Peu importe le budget, la star-power ou le statut : Le football protagoniste vise à faire vibrer, en laissant le spectateur sentir que l’équipe essayait réellement de quelque chose.
On prend des risques.
On accepte de se découvrir.
On veut créer, pas juste empêcher.
On défend en avançant.
On attaque avec intention.
C’est un football qui assume, donc un football qui touche.
