La grande épopée des Biancocelesti
Nous ne vous parlerons ni de la Juventus ni du Milan AC, mais de l’historique parcours de la Lazio, qui a tenté de conquérir l’Italie et l’Europe lors de la saison 1999/2000. Leur objectif était simple : décrocher le titre de champion, qui leur échappait depuis 1974, dans ce qui était alors considéré comme le championnat le plus exigeant du monde. Des équipes comme l’Inter, le Milan AC, la Juve, et Parme étaient également en lice. Sergio Cragnotti a choisi de faire confiance à Sven Goran Eriksson pour gérer ce groupe de stars et enrichir l’histoire du club. Cet article fait partie de notre rubrique « Nostalgie » chez Beautyfootball et se concentre sur le jeu déployé par la formation de Nesta… Un souvenir inoubliable !
Composition et animation
Les attaquants au cœur du projet de jeu
À l’aube de la saison, Sven Goran Eriksson sait qu’il a sous la main une pléthore d’attaquants d’exception qu’il doit placer dans les meilleures conditions, jouant dans son adoré 4-4-2. Des noms tels que Marcelo Salas, Simone Inzaghi, Mancini, Boksic, et Fabrizio Ravanelli sont en compétition pour deux postes. Il va de soi que les titulaires (généralement Salas et Inzaghi) sont soutenus par des remplaçants redoutables. Ce groupe bénéficie d’un grand volume de course, d’une intelligence de jeu aiguisée, et d’une redoutable précision devant le but. Comment Eriksson parvient-il à tirer le meilleur de ces attaquants ?
Il est essentiel de rappeler que le Calcio à cette époque offrait un terrain propice pour développer un projet qui se concentrait sur les buteurs. Les années 2010, marquées par les victoires espagnoles, ont vu le milieu de terrain polyvalent devenir la référence (avec Xavi et Iniesta en tête). Cependant, les années 90-2000 étaient dominées par des attaquants hors du commun (tels que Ronaldo, Vieri, Del Piero, et d’autres), affrontant des défenseurs d’une classe élite. Le Calcio en était la parfaite illustration, où l’intensité entre l’attaque et la défense structura l’ensemble des stratégies du moment.
La construction du jeu
Eriksson utilise la qualité exceptionnelle de relance de Nesta et Mihajlovic pour initier son jeu long. L’objectif est simple : lorsqu’une opportunité se présente, lancer le ballon pour disputer directement un duel et combiner rapidement à la retombée. À l’image de ces actions : une longue passe de Mihajlovic vers Inzaghi qui, en gagnant son duel de la tête, renvoie à Nedved pour un une-deux, débouchant sur un tir puissant.
Cette façon de jouer s’opère autant dans la profondeur que dans les pieds, utilisant à merveille l’espace entre latéraux et défenseurs centraux. La flexibilité et la créativité des attaquants, soutenues par le jeu magnifique de la défense, sont décisives. La Lazio exploite également à fond les talents de Nedved et Veron pour construire des attaques marquantes. Le 4-4-2 de départ peut évoluer en 4-2-2-2 ou 4-3-1-2 sur le terrain, permettant ainsi à Nedved et Veron de se faufiler dans l’axe derrière les milieux adverses.
Le mur laziale
Aucun titre ne peut être remporté sans une défense solide, et cela se vérifie encore en 1999-2000. La Lazio a encaissé seulement 33 buts, affichant la deuxième meilleure défense du championnat. Ce succès repose sur un milieu de terrain au QI football élevé, avec des joueurs comme Stankovic, Almeyda, et Simeone, réputés pour leur effort défensif.
Le 4-4-2 d’Eriksson s’organise de différentes manières pour verrouiller la zone défensive, notamment en formant un 4-5-1 en phase défensive. Chaque joueur a une zone précise à couvrir, et l’accent est mis sur les lignes de passes à fermer pour empêcher l’adversaire de progresser. Almeyda joue un rôle crucial en protégeant sa défense centrale, sa présence et son positionnement renforcent l’efficacité défensive.
La légende oubliée : Matias Almeyda
Matias Almeyda, pilier de la Lazio à la fin des années 1990, a souvent été comparé à Diego Simeone, ce qui a pu jouer contre lui. Après un parcours via le FC Séville, il rejoint la Lazio, s’imposant rapidement comme un leader et un moteur au sein d’un effectif argentin dense. Ses qualités défensives et son aptitude à faire circuler le jeu en font un élément indispensable dans le projet d’Eriksson.
Son départ en 2000 marque le début d’une période plus difficile, malgré une belle saison à Parme et une participation à la Coupe du Monde. Il termine sa carrière à River Plate avant de se lancer dans le coaching, où son expérience s’est révélée, notamment à la tête des Chivas Guadalajara.
Conclusion
Au printemps 2000, Sergio Cragnotti et Sven Goran Eriksson ont réussi, atteignant tous les objectifs en remportant le championnat d’Italie et la Coupe d’Italie. Cependant, l’ambition de Cragnotti ne s’arrête pas là, et le club espère conquérir l’Europe. Malgré des renforts promis pour la saison suivante, la Lazio de 1999-2000 reste inégalée dans sa quête de succès, faisant dire à Sir Alex Ferguson qu’elle était la meilleure équipe du monde.
Bilan
Forces
- Un effectif d’une qualité remarquable à chaque poste.
- Un style de jeu en adéquation avec les profils des joueurs.
- Un milieu de terrain très équilibré alliant technique et générosité.
- Un mental d’acier face aux adversités.
- Des attaquants d’une grande efficacité.
- Une défense centrale solide exemplifiée par Nesta.
- Une redoutable efficacité sur coups de pied arrêtés.
- Un gardien efficace malgré une mise en avant modérée.
Faiblesses
- Relances courtes rares de la part du gardien.
- Des latéraux parfois en difficulté face à la vélocité des attaquants adverses.
- Des difficultés à orienter le jeu sous pression.

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